ISSN: 0041-4255
e-ISSN: 2791-6472

Jean - Louis Bacqué-grammont

Keywords: Turcs, Safavides, Bıyıklı Mehmed Paşa, Histoire

Notre ouvrage recemment paru sur les relations osmano-safavides au temps de Sâh İsma'il [1] et la serie d'etudes qui l'ont precede ou accompagne [2] nous ont °Ileri l'occasion de publier quelques documents emanant * La presente etude s'inscrit dans le programme de recherche de fUnite Associee (UA) n ° 04.1 057 du Centre National de la Recherche Scientifıque, â Paris. Nous expri-mons notre reconnaissance au Prof. Dr. Abdülkadir Karahan et â Monsieur et Madame Ibrahim Artuk pour leur precieux concours dans le dechiffrement de quelques points diffi-ciles des documents et cachets presentes ici.

de Bıyıklı Mehmed Pasa[3] ou concernant celui-ci de maniere directe [4].

Quatre lettres inedites du premier beylerbey du Diyâr Bekir, conservees dans les Archives de Topkapı, subsistaient dans nos dossiers et meritaient, â divers titres, d'etre publiees. Nous allons les presenter dans les pages qui suivent. Puissent-elles servir, comme les precedentes, â enrichir notre connaissance de cet important personnage qui joua, dans l'histoire de l'Anatolie orientale de son temps, un röle essentiel et â la biographie duquel, semble-t-il, aucune etude d'ensemble n'a encore ete consacree.

Il convient de retracer brievement les grandes etapes de sa carriere. Au service de Selim des l'epoque oCı celui-ci etait gouverneur de Trabzon, on le voit cite comme mir-ahör dans les premiers mois du regne du nouveau sultan et combattre â ses cötes contre le şehzâde Ahmed [5]. Le 7 TamaOn 920/26 octobre 1514., au retour de la campagne de Çaldıran, devant Bayburt qu'il avait contribue â conquerir, Selim le nomma bey des sandjaks de Bayburt et d'Erzincân, auxquels furent ajoutes ceux de Trabzon, du Cânik et de Şebin Kara Hisâr [6]. L'annee suivante, il fut charge d'aller s'emparer de Kemâh, puis, de lâ, de conquerir l'Anatolie du sudest avec le concours des emirs locaux, en revolte contre les gens du chah [7]. Il entra dans Âmid dans la premiere decade de şackın 921/10-19 septembre 1515 et fut nomme beylerbey du Diyâr Bekir le 27 ramazan/4 novembres [8]. En mai-juin 1516, il aneantit â Eski Koç Hisar, pres de Mardin, les demieres troupes safavides operant dans la region, celles de Kara Hân Ostâcelû qui fut tue dans l'affaire [9]. Peu apres, Selim ordonna a Biyıktı Mehmed Paşa de yenir faire sa jonction avec Parmee imperiale [10] et, le 24 aofit, il prit part, dans l'aile gauche, â la bataille de Marc Dâbik [11]. Au debut de sa halte Alep, le sultan l'envoya conquerir Mardin, dont la citadelle etait encore tenue par une gamison kızılbaş. La place, celle de Hısn-ı Keyf et Mossoul furent prises dans les derniers mois de 1516 [12]. leve par la suite au rang de vizir, Bıyıklı Mehmed Paşa demeura en fonctions â Âmid jusqu'a sa mort, survenue le 24 decembre 1521 [13].

A ses qualites de soldat, le conquerant de l'Anatolie orientale joignait celles d'un politique avise et d'un administrateur particulierement integre. Il apparait en outre que sa fidelite inconditionnelle â Selim etait payee de retour: ce souverain d'un naturel suspicieux accorda â son compagnon de vieille date une confiance et des responsabilites exceptionnelles. Veritable proconsul des nouvelles provinces de l'Est, le beylerbey du Diyâr Bekir devait, en effet, s'acquitter d'une double tâche fort difficile. D'une part, faire face au premier choc en cas d'offensive safavide et se tenir constamment pret affronter une telle eventualite. Certes, des le debut de Pete de 1516, la menace put etre appreciee â sa juste mesure, qui etait fort limitee [14], mais il faut tenir compte de la crainte qu'inspiraient aux troupes ottomanes les cavaliers du chah depuis le camage de Çaldıran. Si, dans ces

conditions, les soldats du Diyar Bekir paraissent avoir toujours envisage l'affrontement avec un moral tres superieur â celui du reste de l'armee, allant jusqu'a proposer de passer eux-memes â l'offensive [15], il faut sans doute en rechercher la cause dans l'action personnelle de leur chef qui, maintes fois, les avait [ait triompher de l'adversaire et apprecier la force reelle de celui-ci.

D'autre part, Bıyıklı Mehmed Paşa devait administrer avec souplesse et efficacite un vaste territoire d'importance strategique, ceci en tenant compte de particularismes locaux extremement sensibles. Le beylerbey sa-vait que les mesures brutales prises par Şah İsmail, lorsqu'il avait annexe la region en ı 5o7, avaient eu pour eget de plonger celle-ci dans les trou-bles et d'amener les seigneurs locaux, arretes et malmenes dans les annees suivantes, â embrasser la cause de Selim et â contribuer activement â la conquete du pays au nom du sultan. Retablis dans leurs principautes hereditaires et assimiles par la Porte â des beys de sandjak ottomans, ces emirs devaient etre â la fois menages pour eviter une agitation inutile et contröles d'assez pres dans leur respect des devoirs decoulant de la situa-tion nouvelle. Dans cette conjoncture, Bıyıklı Mehmed Paşa se revela aus-si prudent que ferme, comme le montre l'un des documents publies ci-apres.

Le document E. 8283/1 des Archives de Topkapı comporte une date de redaction, sans mention de l'annee, mais celle-ci peut etre aisement determinee d'apres les affaires evoquees dans le texte (depart de Selim en campagne, recente defaite de ISara Han) et il s'agit donc sans aucun dou-te du 22 Cernâd İİ[9221 23 juin 1516. La plupart des sujets traites sont connus par d'autres sources et nous nous contenterons donc de les exami-ner dans les annotations de la traduction.

E. 8283/1

1. huwa

2. dergdh-ı mucall4ya ve bdrgdh-ı adldya cır-ı bende-i bt-mikddr ve zerre-: ?iyik-sdr ol-dur ki lydllinen mübdrek cemdz5uti-1-121O

3. ayı:un on yedinci giini ki seşenbe git:ni dür ` ak-gabdly Çavuş Hasan bendeleriyle hükm-i cihcin-mutt ı ndzil

4. olub felyvd-yı münifinde padişah-ı` dkm-pendh hullidat h_i lâfatuhu hazretlerinin asakir-i hazretle nusret-şi'ar dr ik mah-ı mezkûruri dördüncü

5. d6rdgiini deryddan tıbür ediib bu chydrla;da kışlamak tedânki emr olub ` asâkir-i nusret-me'dsir ecili içün

6. zahire tedd-nk olunmak emı olunınış bi-tamâmih ma` lûm olub bundan esbak dahi bu cânibe kibt` olan

7. beglerııü cemi ` isine def at-ıle ahkam-ı şenfe ve mektûb gönderüb teddrik olun- :yı:Ş idi ve miima-ileyh

8. çavuş bendeleri geldügi saat bir ün ve bir sa 'at tavakkuf olunmayub tim "dr defterdân NiZdmıi-ddin

9. bendekrine kifdyet mi kddrı ddemler koşub münâsib olan yerlere cern` etdirüh hâzır ü miıheyyd olunmak

10. sipâriş olunub her sancak begine müstekıll ahkiim-ı şen7 irsdl olun& ve hem bu yerknhi nd'ibi dahi

11. yetişüb in şâ'a-Ifâhu-1-caziz emr-i Ccfl üzere teddnk oluna ve lyâliyy" vdkı` olan ahbdr dahi

12. bu-dur ki mılkaddemd Tebriz cânibine Ğdzi Kıran rûsuf Beg yanına ki Tebriz civân dur yarar âdem

13. gönderi:1h haber alınmak murâd olunmış idi hâliyy" gelüb ve bir ddem dahi mezkûr riısuf Beg 1.coşub

14. bu haberi getiırdi ki Kara Han-ı la` in ahnıcak Erdebil oğh ndm müllyid İş- kanberün yaylakı ndan kalkub

15. Ocdn yaylakına vardı ve H6ya gelen `askerini dahi geri geçiirdi bu mahallde Horâsdn cânibine

16. giden `askeri dahi alındugı haber gelicek hâlleri gdyet miikedder ohh hem-ün sa` ddetlü hüdtiven- digdr

17. hazretkri- Maldhy ya şuyın geçmek I.cardr edecek hdlleri kalmaz memleketi hdE koyub giderler deyti cevdb

18. verür ve bu diyarlara sa` adet-ik geldiıkde her kanki 1.culına ` indyet edtib bir mikdâr tülenkci koşulur ise

19. Tebriz dahi zabt olmak mukarrer-dür derler md-haşal her cdnibden ol td'ife-i mek''ine tekdi

20. yetişmekden hdti olmayub devletleri ser-nigûn olmakdan hdE degill-dür ahvdlkri gdyet miıkedder

21. olmış-dur bu yı luii fı rşatlan dahi niçe n7zgiirlar ile düşe degül-dür memleket ?cahil olmış-dur

22. hem-iin pâdişâh-ı illem-pena haretkriniıri emr-i şenfierine mevlsüf-dur hatta bizümle gelüb ceng

23. eden mela fnlerden bazı ki Musul cânibine gitmiş idi istimâkt-nâme ile bu cânibe teveccüh

24. eldirah getiırdiltib yarar dirlik okh anı görüb bir iki yüz milsclân

25. iidem ankrdan yüz döndürüb baCZı bu nahit yanına ve bac ;ı bu cânibde olan begler yanına

26. geldiler ıhni-z-dür ki bir kaç be-nâm beg ünlü kimesnekr dahi dac vet olunmişdur anlar dahi

27. bu cânibe gelicek Cdti dirlikler (...) [16] olunınış-dur dirlik olub ın- e'mül-dur ki ayl kızılbaş

28. olandan mâ-c acksı getürdile ve bi-l-fıc I vâşl i olan ah_b âr bunlar dur ki cemâd'ii-1- evvel

29. ayınuri yigirmi ikinci güni ki yekşenbe güni dür ketb olunub Mb-t muc alkya cır. olun&

30. in Şâ'a-lih min-bac d vâlsi olan ahbâr dahi tc km oluna bâki- ferrnân dergah-z muc allânııii-dur

bende-i fakir
Mehmed el-lyal.ris

o Lui!

Ce qui est represente aupres du Seuil eleve et de l'excelse Cour par le serviteur insignifiant dont la bassesse est â ras de terre est ce qui suit.

Presentement, le dix-septieme jour du mois du premier cemiid beni, qui est un mardi [17] ordre auquel l'univers doit obeissance est arrive au matin par l'intermediaire de Çavuş Hasan. Dans son contenu eminent, il etait [dit] que, le quatrieme jour du mois susdit, Monseigneur l'Empereur, refuge du monde—que son califat se perpetue— avait traverse la mer avec les troupes marquees des signes de la victoire [18] et il etait ordonne de pourvoir aux quartiers d'hiver dans ces pays-ci et de se pourvoir en vivres â l'intention des troupes qui laissent la victoire pour trace [19]. On a pris connaissance [de l'ordrel en son entier. Precedemment aussi, des or-dres sacres et des lettres avaient ete envoyes â plusieurs reprises â tous les beys qui dependent de ce cöte-ci et des mesures avaient ete prises. Lors-que le susdit çavuş est arrive, on ne s'est point arrete un instant ni une heure, on a adjoint un nombre d'hommes suflisant â son serviteur Niiâ-mu-ddin, defleıdn'ı des timars [20] , on lui a commande de faire tenir [les vi-vres] prets et disponibles aux endroits les plus favorables et les ordres sa-cres ont ete envoyes separement â chaque bey de sandjak. Les nâ'ib de ces lieux ont et e atteints. Si Dieu le Puissant le veut, les mesures seront prises conformement â l'ordre sublime.

Quant aux nouvelles precedemment survenues, elles sont [comme suit].

Pr'...cedemment, on avait souhaite envoyer un homme capable vers Tabriz, aupres de Ğâzi-kıran Yösuf Beg, qui est dans les alentours de Tabriz, pour prendre des informations [21]. İt est presentement revenu et le susdit Yüsuf Beg lui a, pour sa part, adjoint un homme qui apporte tes nouvelles suivantes:

"Lorsque Kara Han le maudit a ete capture, l'heretique nomme Er-debil oglı a quitte l'estivage d'İşkenber et est alle â celui d'Ocân. Il a fait faire demi-tour â ses soldats qui arrivaient â Höy. Lorsqu'est parvenue â cet endroit la nouvelle selon laquelle ses soldats qui allaient vers le Horâ-sân avaient ete pris egalement, il se trouva dans une detresse extrem- [22]. [Quand il apprendra que,] dans le meme temps, Monseigneur le bienheu-reux Empereur a decide de franchir la riviere de Malâtiyya [23], il ne pourra rester et partira en evacuant le pays".

Quand [l'Empereur] arrivera avec felicite dans ces pays-ci, qu'il dai-gne [preter attention aux paroles] de n'importe lequel de ses serviteurs. Ils disent que, si un certain nombre d'arquebusiers leur etaient adjoints, il est sür qu'on pourrait se rendre maitre de Tabriz [24]. En bref, cette gent heretique ne manque pas de connaitre de tous cötes le trouble et l'afflicti-on, ni sa fortune le bouleversement. Ils se trouvent dans un trouble extre-me. Quant â ce qui leur est arrive cette anne, ils n'ont pas eu beaucoup de chance. La famine regne dans le pays [25]. [Leur survie] ne depend que des ordres sacres de Monseigneur l'Empereur fortune. Par des lettres de conciliation, on a meme fait yenir et amener ici ceırtains des maudits qui nous avaient livre bataille et etaient alles vers Mossoul [26], on leur a attribu e des revenus (dirlik) convenables. En voyant cela, cent ou deux cents hommes ont tourne bride et sont venus qui aupres de ce faible [serviteur], qui aupres des beys qui se trouvent de ce cöte-ci. On espere que, plusieurs beys renommes ayant ete invites, ils viendront egalement de ce cöte-ci et qu'â ce moment, des revenus eleves leurs seront accordes. Ce qui est es-pere est que, outre ceux qui etaient des ISızılbaş â l'origine, on amene les autres.

Les nouvelles de ce qui est effectivement survenu sont ce qui a ete ecrit le vingt-deuxieme jour du mois du premier ceınfızi, qui est un di-manche, et qui est presente â la Porte elevee.

Si Dieu le veut, ce qui surviendra par la suite sera annonce de meme.

Quant au reste, l'ordre appartient au Seuil eleve.

Le pauvre serviteur,
l'humble Mehmed

Consacre au cas de Pir I-nlüseyn Beg Melkişi, bey local de Cernişgezek, le document E. 8283/2 vient conforter les deductions auxquelles nous nous etions livre dans OS et qui nous amenaient â voir dans cet etrange personnage l'auteur du document E. 3296 des Archives de Topkapı [27]. Il convient de rappeler que ce dernier se presente comme une longue lettre (40 lignes) anonyme, en persan, datant probablement de 1516 et adressee au şehuide Soliman. L'auteur feint de croire que celui-ci avait ete recem-ment nomme gouvemeur general de l'Asie mineure ottomane et se trou-vait en residence â Amâsya. Le contenu est un tissu de contre-verites ten-dant â presenter les causes du conflit osmano-safavide comme le resultat de l'insubordination des gouverneurs frontaliers, tant ceux du sultan que ceux du chah, ces demiers agissant en contradiction avec les ordres for-mels de leur souverain. Şâh Ismail est, d'autre part, depeint comme un ardent defenseur du sunnisme, personnellement desireux d'entretenir avec son voisin occidental les relations les plus cordiales. Nous avions montre comment ce curieux message s'inscrivait dans les tentatives que faisait alors le chah pour conjurer par des moyens diplomatiques une nouvelle offensive ottomane â laquelle il se savait incapable de resister. Enfin, nous avions releve un certain nombre d'indices concordants amenant â penser que l'auteur de la lettre etait le bey de Çemişgezek. Toutefois, la notice consacree â Pir F.lüseyn Beg par Serefü-ddin [28] ne permettait pas, a prion, de douter de la fidelite de celui-ci envers la Porte ottomane. Le rapport de Bıyı klı Mehmed Paşa vient confirmer les soupçons qu'on pouvait concevoir. On remarquera toutefois l'extreme prudence avec laquelle le beylerbey presente raffaire â un souverain connu pour la vivacite de ses reactions. Son desir de ne pas envenimer inutilement les affaires du Diyâr Bekir apparait manifeste. Nous ignorons quelles furent les consequences de ce message. Aucune, si l'on en croit Serefü-ddin. Ce demier conclut sa notice en disant qu'apres la reconquete de son territoire sur les l ızılbaş, Pir klüseyn Beg consacra "une trentaine d'annees â la paisible administration de la principaute, et passa dans la vie future". Mais l'experience montre que le credit qu'on peut accorder au chroniqueur de Bitlis pour l'histoire de cette epoque n'est pas illimite.

Dans le cas qui nous interesse ici, le bey de Çemişgezek, dont les propres hommes affı rment avec insistance qu'il se trouvait entretenir des relations coupables avec Sâh İsmail, est tres vraisemblablement le meme qui, dans l'etonnant document E. 3296, se faisait l'intermediaire zele de ce demier dans ses tentatives de reprise de contacts directs avec la Porte ottomane.

E. 8283/2 1. . dergâh-ı mıt allOya ve bargdh-z aC laya ar-ı bende-i bi-mi kdiir ve zerre-t hdkszir ol-dur ki hilliyye" hitne-i sOr etmek ecili içim KOrdistan

2. beglerin cemc etmekae Çemişgezek lzâkimi olan Pir Iltiseyn Beg bendelerintili yarar muc terned âdemlerinden kethiidasz gibi

3. ve !teziri. gibi bacZz kimesneler gece ile del` geliib bu hiiksâra hafiyyer buluşub mezkiir Pir ljüseyn Beg içiin

4. hayli miiddet-dur ki şâh-t merdâd ile muc âmele edith her zamlinda hafiyyer" âdemi varub geliib muttaszl bu cânibitıi

5. .cıcft haberin veriib elbette elbette bu kış Diyâı Bekir iizerine gelesin in şâ'allâhuj- caziz memdlik-i Diylir Bekri külliyi"

6. fetly etdireliim deyü ıltızdm edüb hatta Diyâr Beknin kencliıye dah_ i berâtı gelmiş- dür eger ıc timâd etmezseriiZ

7. mezkür Pir Ijiiseyn Begi ve bizi lyabs edüü hemgresi yanı ndan varub şâhuıi ber-citlannı getzirelüm deyü

8. envâ-ı ibrâm edilb hatta bu mac nâya ol vi lâyetıiii ac y 'dm ve kâdisı dahi muttalıc dür deyü dac va

9. edüb elbette mezkün ahkomak gerek siz yoksa min-bac cl ele girmez deyü çok iğvâ verdiler

10. bu hâksâr mezkür Pir Hüseyn Begden bunun- emsâlt hınâyet ncâ etmedügt se bebc-len ıc timcid etmeyüb

11. ve hem bu bâbda me.zküra ta'aruz edüb ahkomak fikri olursa Kürdistân beglec rinüü sâ'irlerine

12. hayli vehm etmek lâzzın gelmegin ' arz olunması evla görülch ammâ kendü -âdemleri gelüb Carz eldialennden

13. ğayn sâbzkâ Mâzandenin begi oğh ki bu hilksiir yanı na gelüb bâb-ı muc allâya dah_ i` arz olunrınş idi

14. ol-dahi mezkür hakkı nda hayli kelimât edzib Melik Beg yanında mahbüs iken dâ'irrıâ ben-tim ile nerd oynayub

15. musâlyabet eder idi her zamânda mekürPfr Hüseyn Beguü mektübı ve âdemi gehib Çayan-ı la` fne ve Tebnze

16. mektubları gelüb pâdişâh-z alem-penâh hazretlerinıiıi bu yıl sefer etmege kud reti yok-dur deyü dâ'ima

17. zacf haberin yazub Hdcci nam zacf haberin yazub Hdcci pıidiş-âh

18. âstânesinde Tebnzde tamkacı imiş H_ âca Pir Ati derler imiş anuıi dahi merktübnzı bile getürüb

19. andan gayri' yine bâb-z mu` allâdan yine bir kimesnenıiii dahi mektüb geldi adını ol herif bilür deyü

20. ar eyledi hatta ol diyârlarda her ne ahval olmış ise defter etmiş-dür yazduğı defterini

21. dahi getiinib arz eyledi sac âdetlıi pddişâ- h /yaz:etlerine dahi vardukda arz etmek mukarrer-dür

22. hayli alyvâle muttalic dür in şâ'a-liâhu-l-aziz Şafi Dâvud oğh Mehmed Çelebi bendelenyle astâne-i murâd-bahişa7

23. vardukda arz eykye mezkür Mâzanderân begi oğh bu vech-ile car; edecek hâsıli bu

24. bende-i hâksâra dahi tayakkun gelür gibi olch ammâ bu cânibde girift olub veyâ ber-vaz` ollubj

25. sâ'irlere nevc" elem gelmekden hâlf degül-dür ümid-dür ki ta` cike bir hıikm-i Şerif gelüb şimdiki hâlde sefere

26. niyyet olmuş-dur sizünle müşâvere ohcak maslahat var-dur gerek-dür ki bir cin ve bir saat te'hir

27. etmeyüb gelüb- asker-i zafer-me'aşirüme kulavuz olaszz deyü bâb-ı mu` allâya dac vet olunmaga himmet oluna

28. mticened anlar dac vet olıcals mebâdâ vehm eyleye Harpürt begi dahi bile dac vet olub sonradan

29. Harpürt begi yine bu cânibe irstıl oluna bâlsi fermân dergâ1ı-ı felek-iştibâhun dur

bende-i kemter
Mehmed el-fakir

Ce qui est represente aupres de la Porte elevee et de l'excelse Cour par l'insignifiant serviteur et l'atome dont la bassesse est â ras de terre est ce qui suit.

Presentement, alors que j'avais rassemble les beys du Kurdistan â l'occasion d'une rete de circoncision, certains des hommes capables et dignes de confiance de son serviteur Pir klüseyn Beg, seigneur de Çemisgezek [29] —tels son Icethiiclâ et son vizir— sont venus nuitamment [aupres de moil â plusieurs reprises, ont rencontre en secret [ce serviteur] dont la bassesse est â ras de terre et ont declare ce qui suit:

"Quant â Pir klüseyn Beg, voici tres longtemps qu'il est en relations avec le chah reprouve; l'un de ses hommes va et vient [entre eux] en secret â tout moment; il informe continuellement [le chah] des faiblesses de ce cöte-ci et le sollicite en lui disant: "Decidement, decidement, marche cet hiver sur le Diyâr Bekir. Si Dieu le Puissant le veut, nous te ferons conquerir le Diyâr Bekir". Un brevet lui est meme arrive [de la part duchah], l'investissant du Diyâr Bekir. Si vous ne [nous] pretez pas confiance, emprisonnez le susdit Pir klüseyn Beg et nous-memes. Qu'on fasse partir sa soeur de son cöte [30] et qu'on rapporte les brevets du chah".

Ils manifesterent beaucoup d'insistance, multipliant les incitations, affirmant que meme les notables et les cadis de cette province sont informes de l'affaire et disant: "Decidement, il faut que vous arretiez le susdit, sinon, par la suite, il ne sera plus possible de s'emparer de lui".

Comme ce [serviteur] dont la bassesse est â ras de terre n'a point demande au susdit Pir Hüseyn Beg de se livrer â de telles ingrates trattrises[31], il ne lui accorde pas sa confiance. [Mais] meme si l'idee venait de le combattre et de se saisir de lui, on juge prioritaire de representer que cela devrait entrainer une peur extreme chez les autres beys du Kurdistan [32]

Mais outre le fait que ses propres hommes sont venus representer [ce qui a ete ecrit plus haut], le fils de l'ancien bey du Mâzanderân[33], qui est venu aupres de ce [serviteur] dont la bassesse est â ras de terre et [au sujet duquel ce demier] a egalement adresse une representation aupres de la Porte elevee, celui-ci donc a egalement beaucoup parle du susdit, representant ce qui suit:

"Alors que j'etais emprisonne aupres de Melik Beg[34], celui-ci jouait toujouıs au trictrac avec moi et se tenait en ma compagnie. A tout mo-ment, des lettres et des hommes arrivaient de la part du susdit Pir klüseyn Beg qui ecrivait toujours des nouvelles pusillanimes comme: "Des lettres sont parvenues â Çayan le maudit[35] et â Tabriz: Monseigneur l'Empereur, refuge du monde, n'a pas la force de mener campagne cette anne". Par l'intermediaire de son homme nomme Hâcd, il donnait des informations sur tout et sur n'importe quoi. Il fit meme parvenir une lettre d'un homme qui s'appellerait Hâca Pir cAli, qui aurait ete tamkacı â Tab-riz au Seuil de l'Empereur fo-rtune[36]. En outre, une autre lettre arriva d'une autre personne de la Porte elevee et dont cet individu sait le nom".

[Le fils de l'ancien bey du Mâzanderân] note tout ce qui se passe dans ce pays-I. Il a egalement apporte et presente le cahier qu'il a ecrit. Il est certain qu'il le presentera â Monseigneur l'Empereur bienheureux lorsqu'il arrivera [aupres de lui]. Il est informe de beaucoup d'afraires. Loısqu'il arrivera — si Dieu le Puissant le veut — aupres du Seuil qui exauce les voeux en compagnie du serviteur de celui-ci, Söfi Dâvud oğlı Mehmed Çelebi, qu'il en fasse la representation. La substance de ce que le susdit fils du bey du Mâzanderân representera a egalement â peu pres convaincu ce serviteur dont la bassesse est â ras de terre. Mais, de ce cöte-ci, il est sous bonne garde, ou astreint â residence, et il ne manque pas de [faire en sorte de] provoquer quelque malheur pour les autres.

On espere qu'un ordre sacre arrivera d'urgence et qu'on voudra bien nous inviter â yenir â la Porte elevee, disant: "Presentement, l'intention est de mener campagne. Quand nous avons confere avec vous, des dispositions ont ete prises. Il faut que vous ne preniez ni un instant, ni une heure de retard et serviez de guides â mes troupes aux exploits triomphants”. Quand on les aura invites individuellement — Dieu me pardonne — qu'on leur fasse peur. Que meme le bey de Harpert [37] soit invite et, par la suite, qu'on renvoie le bey de Harpert de ce cete-ci.

Quant au reste, l'ordre appartient au Seuil en elevation pareil au firmarnent.

Le moindre des serviteurs,
l'humble Mehmed

Le document E. 9682 concerne un personnage bien connu par diverses sources: Mehmed Beg b. Yabyâ Paşa, nomme bey du sandjak de Mossoul des la conquete de la place, probablement pendant l'ete ou l'automne de 1516 [38]. Dans sa lettre, Bıyıklı Mehmed Paşa fait etat du rele principal joue par Mehmed Beg dans la prise des forteresses de Dâvuk [39] et de Kirkouk. Or, dans le document E. 6580 [40], datant de mars-avril 1518, le beylerbey attribue, avec force details, ce succes â un F.lâcci Subaşı. Celui-ci semble avoir ete, â cette epoque, subaş: de Mossoul et en fonctions en l'absence de Mehmed Beg, qui n'est pas evoque dans le texte. L'affaire n'apparait donc nullement cbire. On pourrait supposer que tes Ottomans s'emparerent â deux reprises des places en question, mais, dans ce cas, l'un des documents ne manquerait pas de souligner la reconquete, s'il y avait lieu.

La lettre qui nous interesse ki appartient â un type caracteristique: demande par le beylerbey de l'octroi d'un benefice (timar, pension, etc) ou de l'augmentation d'un benefice pour un subordonne meritant [41]. On constate que, dans le cas de Mehmed Beg, une premiere demande du pacha etait restee sans reponse et que ce dernier avait neanmoins honore la promesse faite au bey de Mossoul en imputant cette augmentation sur un autre chapitre du budget du Diyâr Bekir, â titre de pret.

E. 9682

1 . huwa

2. dergdh-: felık-mis-âlüd sitdde-i mırâm-bahlma maCnz bende-i bi-mikddr ve Zerre-i hasar ol-dur ki bundan akdem Mdş-ul

3. sancak: begi Mehmed Beg bendeleri Tâvuk Kerkiik nâm kat ekr üzerine yandı ınva -1 dilâverlik idüb yarar diller

4. aldukda alduk: dillınid biri caymyle bâb-: mu` allâya gündırilüb ve 'Cid:iki yoldaşhk mukdbılesinde sancainna elli biri

5. alga terakki inâyet oluna deyi arz olunmq idi mızbür bendelerinüi arz olunan yoldaşhg: mukdbılesinde tıral.ckic indyet

6. olunınayub bu bende-i zaf mezkür bendelerine itdügüm va` de hadf olmaktı: vilâyet-i Dyar Bekirden bu bendelerine

7. sadaka olunan hâric-i defterden liva-i Müşülün hdricinden elli biıi akça kındü hişşemüzden ikrdz idüb yı:de olunan

8. iizere mezbür bendelerine vech görilüb der-i devlete ar; olun& iimiz-dür ki indyet olunub zikr olan elli biri akçahk

9. hâric-i defteri sancagma ilhak olunub berât-: dti-şdn sadaka buyunlmasma şe- :fakat oluna ki min-bac d bu ay/

10. bir malyall düşdükde cdn d dilden huddvendigdr hallada-llahu mulkahu uğunnda duruşub yüz al.chkiar eykyeler

11. m'i'ındl-dür ki na-iimid malynim olunmaya bdki fermân ol cena-b-z dliyyenüri şeriflerine mendt-dur

aZcaJu lcıbdd
Mehmed
el-ha ki

O Lui

Ce qui est represente aupres du Seuil, qui exauce les desirs, de la Porte, [elevee] comme le firrnament, par l'insignifiant serviteur et l'atome dont la bassesse est a ras de terre, est ce qui suit.

Precedemment, loısque son serviteur Mehmed Beg, bey du sandjak de Mossoul, avait marche contre les forteresses appelees Tavuk et Kirkouk, accompli toutes sortes d'actes de bravoure et capture des prisonniers informateurs capables[42], I'un des prisonniers informateurs captures avait ete envoye aupres de la Porte elevee et l'on avait presente une requete demandant qu'en contrepartie des actes de bon compagnon d'armes [accomplis par Mehmed Beg], la faveur d'une augmentation de cinquante mille aspres sur son sandjak lui soit accordee. Comme la faveur de l'augmentation n'a pas ete accordee en contrepartie des actes de bon compagnon d'armes de son serviteur susdit qui avaient ete representes et comme ceci etait contraire â la promesse que [moi-meme], ce faible serviteur, j'avais faite â son serviteur susdit un pret de cinquante mille aspres sur notre propre part a ete fait sur [les revenus de] la province du Diyar Bekir, hors du registre et hors du lizıd de Mossoul qui a ete accorde ce serviteur susdit qui est le sien, ceci a ete juge juste enveıs l'interesse, conformement â ce qui lui avait ete promis, et representation en est faite aupres de la Porte de la Fortune.

On espere que [l'augmentation] hors registre de cinquante mille aspres, qui lui a ete accordee et qui a ete mentionnee, sera ajoutee [aux revenus de] son sandjak et qu'on aura la sollicitude de daigner lui accorder un brevet sublime en gloire afın que, par la suite, quand se presentera un cas de ce genre, tous se comportent fermement dans la voie [du service] de Monseigneur le Souverain — que Dieu eternise son regne! — et ac-complissent des actes de vaillance.

Ce qu'on espere est que [Mehmed Beg] ne soit point reduit au deses-poir ni prive [des bontes imperiales].

Quant au reste, l'ordre revient aux nobles commandements de cette sublime Excellence.

Le plus faible des serviteurs,
l'humble Mehmed

Le document E. 4553 est aisement datable puisqu'il traite des evene-ments confus qui survinrent â Damas â la fm de janvier ou au debut de fevrier 1521, lorsque Ferhâd Paşa, apres avoir ecrase la revolte de Cânber-di Gazali, eut â faire face â des troubles au sein de ses propres troupes, certains allant jusqu'â attaquer sa tente [43].

La lettre de Bıyıklı Mehmed Paşa s'adresse donc â Soliman, qui etait alors sur le tröne depuis cinq mois, et presente l'interet exceptionnel de reveler le ton des rapports entre le pacha et le nouveau souverain. Pour preciser les choses, d'une part Mehmed Paşa avait vu naitre et grandir â Trabzon le fils de son maitre Selim et, n'ayant guere eu l'occasion de le rencontrer depuis la veille de la campagne de Çaldiran, devait garder le souvenir d'un adolescent. D'autre part, Soliman a pour correspondant un homme d'âge mör, general prestigieux et qui avait ete le plus fidele com-pagnon de son pere. Celui qui s'adresse ici au souverain n'est pas seule-ment le gouverneur general du Diyâr Bekir, mais plus ou moins un membre de son proche entourage familial, s'arrogeant volontiers le röle de mentor s'il l'estime necessaire, mais avec le respect des formes qui s'impo-se des lors que l'on s'adresse â la personne imperiale. Quoi qu'il en soit, nous doutons fort qu'on trouve dans les archives ottomanes beaucoup d'exemples comparables au ton de cette lettre d'un beylerbey — si impor-tant füt-il — envoyee â son padichah.

On aurait souhaite que Bıyı klı Mehmed Paşa füt moins sibyllin au sujet de l'identite des responsables des troubles de Damas, qui, dans un cas precis — et probablement dans d'autres qu'il se garde d'evoquer — auraient agi de meme au temps de Selim. Les precautions dont il s'entoure laissent supposer qu'il s'agit de personnages importants et bien en cour. Le champ des investigations peut etre restreint â ceux qui se trouverent en service tant dans le Diyâr Bekir lors de la conquete d'Âmid, ou peu apres, que dans l'armee de Ferhâd Paşa au debut de 1521. Divâne Hüsrev Paşa, alors beylerbey du Karaman, se trouve, par exemple, dans ce cas. Mais il serait imprudent de nen affirmer en l'absence d'indices probants. Si tel etait le cas, on remarquerait l'ironie des choses puisque ce demier devint, quelques mois plus tard, le successeur de Bıyı klı Mehmed Paşa â Âmid.

E. 4553

1. cenâb-ı sac âdet-nişâb oğlum haretleri kâmyâb

2. abbada-llâhu tacâlâ dawlatih' il â yawmi-l-başr wa-l-l-yisâb

3. tul.ıcıf-z te/./iyydt-ı şâfiYyât-i muhabbet-âyât ve turaf-t testimâl-ı va-fiyât-ı meveddet- ğâyât ki ma4-ı hub2ş-ı !aviyet ve ayn-z nâ-yı ak'idelden olur 1.cav4fil-i muşâdakat

4. ve revâhil-i muhâlasat bine muthaf ı muhda olundukdan sonra zamir-i münir- i ayne-nazirinüze inhâ-ı muştâkâne ol-dur ki bundan akdem Ferldid Paşa ha;retkri mahrdse-i

5. Şiima dâhil olduklarında silahdârlar cema atı ki baş I.cakhrub çadırı derine varub env:a -1 hakiiret eddb cemi âkme

6. bu fesâduri avâzz milmdl oteli acebâ bir şâhib-i sa c adet dahi min-baccl bir cânibe ser: asker olub gitmek alyvâli ben-taraf

7. oldı-mı ola ntçün bunwi gibi ehl-i fesfıd olanlarwi hakkından gelinmeye eger ehl-i fesâd nâ-mac tüm-dur deyi buyurulur ise muhamk-i

8 .fesâd reisleri olduğında şa'ibe-i şiibhe yok-dur bu muhibbirizizziri tamâm mac - ldrni olmış-dur 1.zattâ Amid-i mahrüseye geldükkrinde yiruyub

9. bu dzy âruri ve tavâ'if-i Ekrâdud börklerin kesıib bâzârlar yapılub ve yeriiferi tâ'ifesty le dahi ğavğâ edtib brizâr

10. içinde yetmiş seksen nefer adem atlanub bir birine 1.coyulub yerizç . eriden ve atludan nice kimesneler mecrüh okluğından gayri

11. bir nice beze-mısjdni okla mecrdly olub fes[id-z azme varmak mffikarrer iken serdârkırı olan kimesneyi yanumuza getiirdrib

12. nasihat oldukda muhliyiriiiz yanında I.comaz-sın-ki yeriiçerileri kulliyf kilıçdan geçiirdiim deyü cevâb verüb bunu ri gibi

13. şahş bu aş1 tâ'ifeye başbug olub her fesâd kendüleriiii yanlarında 1.calicak niZcirn-ı c izleme halel gelmek mukarrer-dür

14. bu aşl alyvâle rn- ukayyed olmamak kytk-ı devlet degül-dür bu-gün anlara ediib yarın bir gün dahi biri serdâr olıcak

15. aiia dahi etmek mukarrer-diir iimid-dür ki bu as1 mulyarrik-i fesâd olanuri hakkından gelin mege sac.), oluna ki birine

16. dahi `ibret olub bu asl huşüşlara mübâşeret etmeyeler ve kızılbaş-ı lac rııiri dâ'imâ hakikat-z ahodlleri

17. siidde-i sac âdete `arz olundukda iğmâz-ı ayrı olundugından bir kaziyye dahi arz etmege ikddm olun maz ta'ife-i melâlyide

18. gece ve gündüz alet-i harb I.dgır 17 muheyyâ etmekden niyyetleri hayra degiil şori pişimânlık fâ'ide vermez nedâmet

19. lyâşıl olur şöylece miilâlyaZa buyunk bâki bu bdbda sizlere ne-demek hamişe 2ell-e cali be-devam bâd

bende
el-muh_l i•s
Mehmed
el-fakir

(marge de droite)

bu aşl 1.caziyyeler eger-çe

size ı km etmek bir yüzden-dür

fe-ammii garaz malyzâ sac iıdetlü padişcihuri

devleti maşlahatına nolgân olmak

miilâlyaZaszyle bu mikdâra irtikdb

olun& mrrıül-dür ki bu huşi4 pddişdh

hazretlerinden gaynye ifşa. olunmayub

ve her ne cevâb olunur ise ıc lâmina

himmet oluna bâki

A sa bienheureuse Excellence, sa Seigneurie fortunee, mon fils.

Que Dieu — qu'Il soit exalte! — perpetue sa fortune jusqu'au Jour de l'Assemblee du Jugement et du Denombrement.

Apres qu'aient ete presentes comme des cadeaux precieux et offerts en presents, avec des caravanes de sincere affection et des chamelees de sentiments sinceres, les cadeaux des souhaits sinceres marques des signes de l'amitie et les rares presents des salutations nombreuses pleines d'une extreme affection, cadeaux et presents qui sourdent en abondance et sont inspires par la pure sincerite du cceur et l'acceptation meme de la foi, la communication remplie du desir de vous revoir qui est presentee â votre esprit lumineux et â la semblance d'un miroir est ce qui suit.

Lorsque, precedemment, Monseigneur Ferhâd Paşa est entre dans Damas la bien gardee[44], les sılalyrdr qui se sont rebelles ont marche sur sa tente, profere toutes sortes d'insultes et le monde entier a ete rempli des clameurs de ces troubles.

On se demande si, desormais, aucun fortune ne renoncera pas â etre commandant-en-chef et â mener campagne oü que ce soit.

Pourquoi ne châtie-t-on pas de tels fauteurs de troubles? Si l'on dai-gne dire qu'on ne connait point ces fauteurs de troubles, il n'y a pas l'ombre d'un doute quant au fait que ceux qui ont declenche ces troubles en sont les chefs. Ils sont parfaitement connus de votre affectionne. A tel point que, lorsqu'ils arriverent â Amid la bien gardee, ils se mirent â commettre toutes sortes de sevices dans ce pays et envers les Kurdes. Un jour de marche, ils ont eu aussi des querelles avec les janissaires. Soixan-te-dix ou quatre-vingts hommes sont arrives â cheval dans le bazar et il y a eu une melee. Outre le fait que, parmi les janissaires et les cavaliers [45], beaucoup d'hommes furent blesses, un grand nombre de pauvres gens fu-rent blesses par les fleches. Alors qu'il etait certain qu'on arrivait â un de-sordre general, on fit amener aupres de nous celui qui etait leur chef. Quand on l'admonesta, il repondit â votre affectionne: "Tu ne me laisses pas passer tous les janissaires au fil de l'epee!”.

Quand un tel individu devient le chef d'une telle bande et quand on leur passe de tels actes seditieux, il est certain que l'ordre du monde en est bouleverse. Ne pas se soucier de tels evenements est indigne de l'tat.

Voila ce qu'ils ont fait aujourd'hui [â Ferhâd Paşa]. Demain ou un autre jour, un autre sera commandant-en-chef et il est certain qu'il lui sera fait la meme chose. On espere que l'on s'efforcera de châtier de tels fauteurs de troubles afin que ce soit un exemple pour chacun et que d'autres ne se mettent pas â commettre de tels agissements.

Alors que l'on represente continuellement aupres du Seuil de la Feli-cite la verite sur les affaires de Kızılbaş maudits et comme on ferme les yeux â ce sujet, on n'ose plus faire la moindre representation â ce sujet. Le fait que la troupe des heretiques se prepare nuit et jour et s'equipe en materiel de guerre n'est pas un signe de bonnes intentions. Le repentir fi-nal ne sert â nen et n'aboutit qu'aux regrets. Que l'on daigne vouloir considerer cela[46].

Quant au reste, que doit-on vous dire de plus â ce sujet?
Puisse l'ombre sublime se perpetuer.

Le devoue, l'humble Mehmed

Si l'on vous fait savoir de telles affaires, c'est qu'il y a une raison. Mais notre seul mobile a ete la crainte qu'il ne survienne du tort aux affaires du bienheureux Empereur. C'est en consideration de cela qu'on a eu une telle audace. On espere que cette affaire ne sera pas divulguee â d'autres qu'â Monseigneur l'Empereur et, quelle que soit la reponse, qu'on prendra soin de la faire connaitre. Les quatre documents que nous venons de presenter portent, apposee dans l'angle inferieur droit du verso, l'empreinte du cachet de Blyildi Mehmed Paşa.

En fait, nous constatons que celui-ci employa successivement deux cachets et l'examen des documents sur lesquels ils se trouvent permet de determiner le moment ois il en changea.

Dans l'ordre chronologique, il s'agit d'abord d'un cachet rond â lisere, sur lequel on dechiffre:

al talib" ridd'-ssublydn
Mulyammad bnu` Abd-l-aındn

Il figure au verso du document E. 8283/1, que nous avons date de juin 1516. On le retrouve sur tes documents E. 5674 et E. 11839 [47] qui remontent respectivement â août 1515 et â une date de 1516 anterieure â la mi-juillet.

L'autre cachet est en forme d'amande, borde d'un double lisere et avec l'inscription:

al-mutawakkil b- indyaf-1-` ali
al-c abd Mulyammad ibn Bâti^

On le trouve sur les trois derniers documents publies supra: E. 8283/2 (1516 ou peu apres), E. 9682 (1516 ou peu apres) et E. 4553 (fevrier-mars 1521), ainsi que sur trois documents publies dans OS: E. 6580 (mars-awil 1518), E. 5599 (ete 1520) et E. 6627/2 (1520) [48].

On pourrait deduire de tout cela que BlylIdi Mehmed Paşa remplaça son cachet rond par l'autre au debut de Vete de 1516.

Footnotes

  1. [OSJ, Les Ottomans, les Safavides et kurs voisins. Contribution a Pitude des rektions inter-nationalıs dans ['Orient islamique de 1514 b 1524, Publications de l'Institut historique et ar-cheologique neerlandais d'Istanbul, LVI, Leyde, 1987.
  2. Cette serie, portant le titre generique d'"F.tudes turco-safavides" jETSJ et dont la presente etude fait partie, se compose de: [ETS I], "Notes sur le blocus du commerce ira-nien par Selim I"", Turcica, VI, 1975, pp. 68-88; [ETS II], "Şah Ismail e la rivolta di Can-berdi Gazali", Studi preottomani e ottomani. Atti del Convegno di Napoli (24-26 setleri:bre 1974), Istituto Universitario Orientale, Naples, 1976, pp. 31-57; [ETS II!], "Notes et documents sur la revolte de Şah Veli b. Şeyh Celal", Archivum ottomanicum, VII, 1982, pp. 5-69; [ETS IV], "Une description ottomane du Saatabago vers 1520", Bedi Kartlisa, Revue de kartvilologie, XXXVI, 1978, pp. 149-166; [ETS V], "Notes et documents sur Mze-Câbük, atabeg de Ge-orgie meridionale (1500-1515), et les Safavides" (en collaboration avec Chahryar Adle), Stu-dia iranica, 7/2, 1978, pp. 213-249; [ETS VI], "Notes et documents sur les Ottomans, les Safavides et la Georgie, 1516-1521", Cahiers du Monde Russe et Sovıitique, XX/2, 1979, pp. 239-272; [ETS VII], "Deux lettres de Murad Al.clsoyunlu", journal Asiatique, CCLXXIII/1-2, 1985, pp. 163-182; [ETS VIII], "Notes sur les Safavides et la Georgie, 1521-1524" (en colla-boration avec Chahryar Adle), Studia iranica, 9/2, 1980, pp. 211-132; [ETS IX], "Deux let-tres de David X du Kartli", İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Tarih Dergisi. Ord. Prof. İ. Hakk: Uzunçarşth Ildnra Sayin, XXXII, 1979, pp. 137-156, 943-944; [ETS X], "Deux rap-ports sur Şah Ismail et les Özbeks", Quand k crible itait dans la pailk. Hommage a Pertev Naili Boratav, Paris, 1978, pp. 65-82; [ETS XI], "Quatre lettres de Seref Beg de Bitlis (1516-1520)" (en collaboration avec Chahryar Adle), Der Islam, 63/1, 1986, pp 90-118; [ETS "Une lettre de Hasan Beg de 'İmadiyye sur les affaires d'Iran en 1516" (en collabora-tion avec Chahryar Adle), Ada Orientalia Hungania, XXXVI/I-2, 1983, pp. 29-37; [ETS "Un rapport de Fil Yaisab Paşa, beylerbey du Diyar Bekir, en 1532", Wierıer Zeitsch-nft für die Kunde des Morgenlandes, 76, 1986, pp. 35-41; [ETS XV], "Cinq lettres de Hüsrev Paşa, beylerbey du Diyar Bekir (1522-1532)". journal Asiatique, CCLXXIX/3-4, 1991, pp. 239-265; [ETS XVII], "`Ubayclu-llah Han de Boukhara et Soliman le Magnifique. Sur quel-ques pieces de correspondance". Soliman k Magnifique et son temps. Actes du Colloque de Paris, La Documentation Française, Paris, 1992, pp. 485-504; [ETS XVIII], "Autour du dossier Kâsım et de quelques problemes de prosopographie ottomane", sous presse dans les Actes du XI' Congres de la Societe de'Histoire Turque, 1990. La substance des ETS I et II a ete remployee et considerablement enrichie dans les chapitres I et IX d'OS.
  3. Tous dans OS et provenant des Archives du Palais de Topkapı: E. 5674, sur le rapport de l'espion Sâhruh, aoüt 1515 (p. 148); E. 11839, sur le transfuge Mehmed Başı Büyük, debut de l'ete 1516 (p. 176); E. 11996, estimation des effectifs militaires safavides par Mehmed Başı Büyük, ete 1516 (p. 178); E. 658o, sur la conquete de Kirkouk, mars-avril 1518 (p. 236); E. 5599, sur la situation en Iran, ete 1520 (p. 258); E. 5527/2, sur l'attitude de Cânberdi Cazâll, 1520 (p. 282).
  4. Tous dans OS et provenant des Archives du Palais de Topkapı: E. 5879, sur le rapport de Mehmed Beg de Mossoul au sujet de la situation dans l'Irak arabe, 1518 (p. 242); E. 12181, sur l'envoi d'espions en Iran, 1522 (p. 310); E. 6102, sur la mort de Bıyıklı Mehmed Paşa, 1521. Ajoutons redition de la stele funeraire de ce dernier, dans l'enclos de la Fatih Camii â Diyarbakır.
  5. Sa`dü-ddin, Tdcii-tieviire7.1, II, Istanbul, 1270/1863, p. 235.
  6. Op. cit. p. 284. "Journal" de Haydar Çelebi in Feridün Beg, Müng'âtii-sselafin, I, Istanbul, 1274/1858, p. 464. Si l'on considere le trace des frontieres cette epoque, on constate qu'il s'agit de l'ensemble des territoires ottomans se trouvant au contact de ceux du chah.
  7. Sur le premier combat de la campagne, oü il defıt les troupes kızılbaş de Nür 'Ali Halife, voir le document E. 6316 des Archives de Topkapı, publie par Çağatay Uluçay, "Yavuz Sultan Selim nasıl padişah oldu?", Tarih Dergisi, VII/ to, septembre 1954, pp. 130- 131 (qui le date par erreur de juillet 1512) et dont nous avons donne une traduction française dans OS, p. 113, note 488.
  8. Sa`dü-ddin, op. cit., p. 310; Ferit:16n Beg, op. cil , p. 471.
  9. Sa`dü-ddin, op. cit., p. 329. Le texte de la lettre que Birisi! Mehmed Paşa adressa â ce sujet a Selim, avec la tete de Kara Han, se trouve dans Ferichin Beg, op. ciı., pp. 418- 419. L'une et l'autre parvinrent au sultan, en route pour ce qui devait etre la campagne d'Egypte, l'etape d'Algehir, le 24 cemâzi I 922/25 juin 1516, cf. op. ciL, p. 450.
  10. Qui eut lieu â Elbistân, le 4 receb/3 ao6t, cf., oP. ciL, p. 478.
  11. Op. cü., p. 479; Sa`clü-cldin, op. cii., p. 333.
  12. Op. cit., p. 372.
  13. Voir OS, p. 326 sq. D'apr6 le rapport qui fut adresse â la Porte, il mourut de dysenterie (zairir zahmeti) (document E. 6102).
  14. Un rapport detaille de juillet 1516 (E. 11996, dans OS, p. 178 sq) estime l'ensemble des forces du chah â 18.000 hommes, dont 10.000 seulement aptes au combat. Il faut considerer qu'une partie de ces troupes devait etre affectee â la defense du Horâsün, oü les Ozbeks lançaient presque chaque anne de vigoureux assauts.
  15. I5 parait inutile de rappeler â quel point les troupes de Selim regimb6-ent, apr6 1514, devant toute perspective d'une nouvelle campagne en Iran, jusqu'a amener, en mai 1518, l'abandon de celle que le sultan tait en train d'entreprendre. Les divers aspects de ce probkme et ses cons6quences sont largement ckvelopp6 dans OS.
  16. Nous n'avons pu reussir â dechiffrer ce mot, dont le sens est peu douteux d'apres le contexte.
  17. Soit le 18 juin 1516 qui, d'apres Faik Reşit Unat, Hicri tarih/eri milddi tarihe çevirme kılavuzu, Ankara, 1974, p. 62, tombait un mercredi.
  18. D'apres Haydar Çelebi, op. cit , p. 478, Selim avait quitte Istanbul le 3 cemâd I, mais l'autre journal de la campagne d'E,gypte contenu dans le recueil de Feridün Beg -confirme, p. 430, la date du 4 oü le sultan passa â Üsküdâr.
  19. '9 Nous avons montre dans OS, chapitre V, que des son depart d'Istanbul, Selim avait l'intention d'affronter les Mamlouks, bien que l'objectif officiellement annonce de la cam-pagne füt l'Iran. On peut penser que ces mesures d'hivernage avaient pour but d'accrediter cette derniere version, soit d'apaiser les craintes que Kânsawh al-Gün i aurait pu concevoir sur la suite d'une affaire qui devait lui etre fatale.
  20. Hâca Niiâmu-ddin, defterd& des timars du Diyâr Bekir, est frequemment cite par les sourc-es du temps comme messager de Bıyıklı Mehmed Paşa aupres de Selim. Voir OS, p. 150, note 574.
  21. Ğâzi-kıran Yösuf Beg etait alors emir du Barâdöst. La notice que lui consacre [şe-refii-ddin], Chiref-nameh, trad. F.B. Charmoy, II/I, Saint-Petersbourg, 1873, p. 154, fournit des informations insuffisantes, qui demandent â etre completees par celles qu'on peut trou-ver dans les rapports d'Idris Bitlisi â Selim, documents E. 8333/1 et 6610 des Archives de Topkapı, reproduits et partiellement resumes par Nazmi Sevgen dans sa serie d'articles "Kürtler", parue en 1968 dans Belgelerle Türk Tarılu Dergisi. Il en ressort que Yösuf Beg mit longtemps â mal les troupes İtızılbaş qui s'aventuraient sur son territoire, d'oü le sur- nom de Câzi-kıran qui lui fut donne par Şâh isma'il. Ce dernier finit par le recevoir avec de grands honneurs, probablement desireux de se concilier ce seigneur d'une region d'ac-ces difficile oü mieux valait pour chacun laisser les choses en l'etat. Yösuf Beg fıt donc bon accueil â İdris Bitlisi lorsque celui-ci vint le visiter au cours de sa tournee de propagande. Il alla jusqu'â refuser de le livrer aux agents du chah, puis prendre les armes contre ce dernier. Neanmoins, les relations durent etre retablies peu apres, comme le montre le do-cument que nous examinons ici, ainsi qu'un document ottoman inedit, posterieur de qua-tre â cinq ans, qui le presente comme etant dans la mouvance safavide. En fait, l'emir du Barâdöst semble bien s'etre attache a maintenir des relations tant avec le sultan qu'avec le chah.
  22. Ces informations sont connues par d'autres sources ottomancs, en particulier un rapport d'espion anterieur de quelques jours celui-ci (document E. 6320, dans OS, p. 158 sel).
  23. L'Euphrate.
  24. Ceci corrobore ce que nous disions plus haut de l'excellent moral des troupes loca-les du Diyâr Bekir, dont la familiarite avec le combat contre tes lizilbaş avait efface l'exe-crable souyenir de la campagne de Çalchran. Ce passage merite donc d'etre fortement sou-ligne. Par la suite, Mehmed Paşa proposera â plusieurs reprises â Selim de s'emparer avec ses seules forces de Tabriz ou de Baghdad. Mais le sultan, qui avait fait de son duel avec le chah une affaire personnelle, n'accorda jamais son consentement â un tel projet.
  25. Les rapports d'espions publies dans OS concordent sur la detresse dans laquelle se trouvaient alors plonges tes Etats du chah, en particulier l'Azerbiidjan et le Horâsân. La campagne de Çaldiran, au cours de laquelle tes ISizilbaş avaient systematiquenıent devaste les regions que devait traverser l'arrnee ottomane, suivait une grave epizootie qui avait du-rement affecte le cheptel. Il apparait que l'Azerbaidjan se trouvait alors reduit a l'etat d'un vaste no man 's land. Ravage par tes incursions periodiques des özbeks, le Horâsân etait dans une situation comparable.
  26. C'est â dire des rescapes de la bataille d'Eski Koç Hisar
  27. OS, p. III sq.
  28. Şerefü-ddin, op. CIL, p. 5 sq,
  29. Nous avons rassemble dans OS, /oc. ci/., les informations disponibles sur la carriere de Pir klüseyn Beg. On rappellera brievement que son pere klâcci Rüstem Beg s'etait soumis aux l ızılbaş lorsqu'ils s'etaient rendus maitres du Diyâr Bekir, en 1507, et avait reçu des benefices en Iran en compensation de son emirat. Apres Çaldıran, il vint rendre hommage â Selim, mais celui-ci le fit executer le 1" septembre 1514.. Pir klüseyn quitta alors l'Iran pour se refugier en Egypte, mais, en cours de route, Mâmây, gouverneur mamlouk de Malâtiya et client des Ottomans, le decida â embrasser la cause de Selim. Celui-ci, lors de son hivernage â Amâsya, lui fit bon accueil et, par brevet, le fit bey de sandjak de sa propre principaute. Pir klüseyn Beg coopera des lors avec Bıyı klı Mehmed Paşa â la conquete du Diyâr Bekir et put prendre possession de Çemişgezek â la fin de rete de 1515.
  30. A Çemişgezek.
  31. Ce qui signifie que le beylerbey du Diyâr Bekir aurait pu charger, le cas echeant, l'un des beys locaux d'user envers le chah d'une duplicite comparable. Nous nous contentons de souligner ce passage qui semble revelateur des stratagemes admissibles cette epoque et dont nous avons montre dans 0Sque Selim y avait eu maintes fois recours.
  32. La prudence coutumiere avec laquelle Bıyıklı Mehmed Paşa traitait les allaires internes du Diyâr Bekir apparait remarquablement mise en lumiere dans ce passage.
  33. D'apres E. de Zambaur, Manuel de ginialogie et de chronologie pour l'histoire de lislam, Hanovre, 1927, p. 191, Malek Aşraf b. Tâco-ddowle, seigneur baduspanide du Mâzanderân, avait abdique en faveur de son fıls Keykâfıs â une date non precisee, mais sans doute anterieure â celle du document que nous examinons ici. Il peut s'agir d'un fils de Malek Aşraf, ou d'un fils d'Akâ Rostam Rûzafzfin de Sârl, mort vers 1510, ou d'un membre d'une des multiples dynasties locales du Mâıanderin. Voir H.L. Rabino, "Les dynasties alaouites du Mazanderan", jounıal Asiatique, CCX, 1927, p. 272 sq. Depuis 1510-1511, le pays etait principalement divise entre Alsâ Mohammad b. Ak Rostam, seigneur de Sâri, et le sayyed Mir `Abdo-l-karim b. `Abdo-Ilâh, tous deux tributaires de Sâh İsmaCil, voir la chronique anonyme de Sâh ismacil, British Library, ms. Or. 3248, IT. 193v sq, 202 r. Il est tres probable que Bıyıklı Mehmed Paşa avait cifı adresser â la Porte, au cours des semaines precedentes, un rapport detaille sur le personnage dont il est question ici. Peut-etre ce document a-t-il survecu dans les Archives de Topkapı, mais il a, jusqu'ici, echappe â nos recherches.
  34. Il s'agit vraisemblablement de Melik Halil Eyyfibi, seigneur de klısn-1 Keyf. Epoux d'une sur de Sâh İsmail, il fut neanmoins e-mprisonne par ce dernier, desireux d'annexer totalement le Diyâr Bekir et d'eliminer les emirs locaux. Il demeura trois ans en residence surveillee â Tabriz, jusqu'â ce que la defaite du chah â Çalchran lui ogre une occasion de s'evader. Des lors, il s'employa â recouvrer sa principaute, collabora avec Bıyıklı Mehmed Paşa â toutes les actions decisives de la conquete du Diyâr Bekir et se comporta en loyal gouverneur ottoman de ses propres Etats. Voir Serefti-ddin, op. at., pp. 301, 303, 309, 311, 312,317-318,320.
  35. Sofraci Mohammad Çâyân Soltân Ostâcelü, rallie â Sâh İsmail des 1499, fut nom-me amiro-l-omaryi (general-en-chef de Parmee kuzılbaş) en 1509 et demeura en fonctions jus-qu'â sa mort en 1524. Il participa aux principales batailles livrees par le chah, notamment â Man' et â Çaldıran. Voir A Chronicle of the Early Safawis, being the Altsanu't-tawarikh of Hasan-i-Rümla, I, ed. C.N. Seddon, Baroda, 1931, pp. 41, 46, 59, 66, 11 o, 117, 1 20, 146. Sur la fonction d'amiro-l-omarâ, voir R.M. Savory, "The principal offices of the Safawid Sta-te during the reign of Isma`il I (907-30/1501-24)", Bulletin of the School of Oriental and African Studies, XXIII, 1960, p. 99 sq.
  36. Nous n'avons pu trouver aucune information au sujet de ce personnage. Sur la fonction de tamgâci en Iran, voir Gerhard Doerfer, Türkische und mongolischt Elemente im Neu-persischen, II, Wiesbaden, 1965, p. 565 sq.
  37. L'allusion de l'auteur nous echappe d'autant plus que, d'apres tes sources accessibles, Harpurt fut, des la conquete en 1515 ou 1516, un sandjak dont etait investi un bey non originaire du pays. Le premier titulaire fut Çerkes klüseyn Beg, qui avait enleve la place aux Kızılbaş et fut tue peu apres, au printemps de 1516, lors d'un combat d'avant-garde contre Kara Han, cf. Sa`clii-ddin, op. cii., pp. 313-316. Nous ignorons qui fut nomme â sa place. En 1521, on y voit atteste un Çavuş Ahmed Beg, puis, en 1527, un Gazi-kıran Beg.
  38. Il y demeura en fonctions jusqu'a sa nomination â Vidin en 1522. Il reçut ensuite Semendere, a la mort de son frere BMi Beg, en 1527. Sa carriere se poursuivit en Roumelie oü il accomplit de nombreux exploits lors des guerres contre tes Imperiaux. II mourut en 958/1551, etant beylerbey de Bude. Voir Bostan Çelebi, Tar'ih Österreichische Nationalbibliothek, Vienne, ms. H.O. 42a, ff. 74v, 136v; Mehmed Süreyya, sicill-i 'osmani, IV, s.d., p. 113. Nous avons publie dans OS, pp. 242 sq et 278 sq, deux documents emanant de Mehmed Beg repoque oü il se trouvait en poste â Mossoul: E. 5879 (sur la situation en İrak arabe au printemps de 1518) et E. 5469/2 (sur l'attitude de Canberdi Gaz1i, 1520). Sur Yahya Paşa, epoux d'une princesse imperiale et vizir, mort en 1509, voir Hedda Reindl, Manner um Bayezid. Eine prosopographische Studit über die Epoche Bayezid II. (1481-1512), Islamkundliche Untersuchungen, 75, Berlin, 1983, passim.
  39. Dans le nord de l'Irak, une quarantaine de kilometres au sud de Kirkouk.
  40. Publie dans OS, p. 236 sq.
  41. Nous avons dcouvert un abondant dossier de documents de ce type, dates pour la plupart des annees 1520, et que nous nous proposons depuis longtemps de publier â la premire occasion.
  42. Le role de Mehmed Beg dans la rkolte d'inforrnations sur l'Irak safavide est atteste par les deux documents voques supra, note 38.
  43. On trouve des allusions â cette affaire dans le document E. 5565 des Archives de Topkapı, publi€ par Adnan Bakhit, "Aleppo and the Ottoman Military in the 16th Cen-tury (Two Case Studies)", Al-Abhath. journal of the Center for Arab and Middle East Studies. Faculty of Arts and Sciences. American University of Beiria, XXVII, 1978-1979, pp. 27-38.
  44. Ferhâd Paşa entra dans Damas le 27 safar 927/7 fevrier 1521, apres sa victoire sur Cânberdi, et y demeura jusqu'au 5 ceınfızf II/13 avril, cf. Henri Laoust, Les gouverneurs de Damas sous les Mamloults et les premien Oitomans (658-1152/1260-1744). Traduction des Annales d'Ibn Tültin et d'Ibn Ğum`a, Damas, 1952, pp. 158-159. Ces chroniqueurs damascains ne font pas etat de l'attitude des frondeurs vis-â-vis de leur general. Peut-etre l'affaire eut-elle lieu entre le jour de la bataille et le 7 fevrier oü ce demier s'installa en ville.
  45. On serait tente de deduire de ce passage que ceux qui avaient attaque les janissai-res (dont 131y115l1 Mehmed Paşa prend manifestement le parti) etaient les cavaliers, terme vague, mais qui amenerait â voir en eux des sipahi.
  46. Pour apprecier comme il convient ce paragraphe, il convient de rappeler qu'â cette epoque, Bıyıklı Mehmed Paşa etait apparemment, parmi les dignitaires otomans, le chef du parti de la guerre â outrance contre le chah, que Selim avait poursuivie jusqu'â sa mort avec obstination. Or, les intentions de Soliman et de son grand-vizir, Piri Mehmed Paşa, etaient bien differentes, ainsi que nous l'avons expose dans le chapitre X d'OS, Nous vo-yons donc ici le beylerbey du Diyâr Bekir, quelque peu depite de voir que ses precedents avis n'avaient pas ete pris en consideration, surestimer le danger safavide, bien reduit en fait et sur la realite duquel il etait mieux informe que quiconque en territoire ottoman, puis-que nous devons aux rapports qu'il envoyait alors â la Porte l'essentiel de ce que nous en savons.
  47. OS, pp. 151 et 175.
  48. Op. ciı., pp. 239, 261, 284.