ISSN: 0041-4255
e-ISSN: 2791-6472

Nicolas Vatın

Keywords: Ottoman Empire (16th century), Ottoman princes, Manisa, Alemşah son of Bayezid II, Korkud son of Bayezid II, Mustafa son of Suleyman the Magnificent, Murad son of Selim II, firmans of Ottoman princes, archives of Patmos monastery

Abstract

La presence dans les archives du Monastere de Saint-Jean â Patmos de huit firmans de princes ottomans portant leur tuğra, dont six emis par un şehzade en poste â Manisa, fournit l'occasion de revenir sur la question de leur statut. Ainsi que l'a souligne Feridun Emecen, leur pouvoir etait contr6le de pres par le sultan regnant et particulierement limiti quand ils etaient mineurs. Peut-on pourtant voir en eux des sancakbori comme les autres ? On rappellera d'abord que leur qualite de sultan potentiel - marquee par la cour qui les entouraient dans un ceremonial reproduisant celui de la capitale, mais aussi par le fait qu'ils emettaient de veritables firmans portant leur tuğra - leur donnait une aura particuliere. On peut considerer qu'ils n'en tiraient qu'un pouvoir symbolique. Mais il ne faut pas sous-estimer le poids des symboles. L'etude des actes emis par les princes montre que leur influence debordait largement les limites de leurs sancak. Du reste on constate que les sujets ottomans se toumaient â l'occasion vers eux de preference, considerant â l'evidence qu'un firman de prince, s'il n'avait assurement pas la valeur d'un ordre portant la tuğra du sultan lui-meme, aurait un poids, une influence sans commune mesure avec un acte emis par un autre gouvemeur de province. On a donne en annexe la publication de deux firmans inedits emis par le futur Murad III alors qu'il etait en poste â Manisa en août 1566 et juillet 1567.